Chaque geste compte, passons à l’action

Aujourd’hui j’avais envie de vous raconter une histoire chère à mon coeur, qui constitue un formidable antidote à l’inaction et au découragement, face notamment à ce qui ne tourne pas rond dans le monde. J’aime la partager, bien davantage que le conte du colibri, car elle permet vraiment de sentir que nous avons un impact et que nous sommes plus puissant·es que ce que nous croyons parfois. Il s’agit du conte de l’étoile de mer.

Le conte de l’étoile de mer

Cette histoire prend sa source dans l’essai « The Star thrower«  (le lanceur d’étoile), 1969, de Loren Eiseley, anthropologue et naturaliste américain, essai détourné à plusieurs reprises depuis les années 80 sous la forme de l’histoire suivante, dont vous pouvez trouver plusieurs variantes sur internet (en français le conte a notamment été partagé par Henri Gougaud en 2013 dans les Petits contes de sagesse pour temps turbulents).

Un vieux sage aimait se promener au bord de l’océan, y écrire et y méditer. Un jour à l’aube il vit une petite fille qui se penchait, ramassait une étoile de mer et courait la jeter dans l’océan, avant de revenir en ramasser une autre et la jeter à son tour.

Interrogatif, le vieux sage prit le temps d’écouter la petite fille qui lui expliqua : « Je remets les étoiles de mer dans l’océan, car elles ont manqué la marée descendante et elles mourront avec l’arrivée du soleil si je ne les remets pas. »

Le vieil homme, soucieux, lui répondit : « Mais ces plages sont tellement vastes, les étoiles de mer sont tellement nombreuses, comment est-ce que cela pourrait faire une quelconque différence ? »

Et la petite fille lui dit simplement : « Pour celle-la, ça fait toute la différence. »

Le lendemain, le vieux sage revint à l’océan, il écrit, il médita, il se promena, et à son tour il ramassa des étoiles de mer et les remit à l’océan.

D’après Loren Eiseley, The Star Thrower, 1969

La différence avec le conte du colibri

Pendant longtemps je ne connaissais pas cette histoire, mais simplement le conte du colibri, dans lequel ce tout petit oiseau « fait sa part » face au grand incendie qui ravage la forêt en apportant quelques gouttes d’eau dans son bec.

Ce conte du colibri a sans doute pour intention d’expliquer que chacun peut contribuer à sa mesure, mais pour moi ce n’était pas suffisant pour modifier le « à quoi bon » face, par exemple, au changement climatique ou à tout autre cause humaine ou planétaire. En effet, à mes yeux, le geste du colibri reste dérisoire et ne change rien à l’état global de la forêt qui brûle. Ses trois petites gouttes ont beau être « sa part », pour moi elles n’ont pas d’impact s’il n’y a pas un mouvement collectif : elles ne compteront que si tout le monde fait sa part. Et zou, découragement, « à quoi bon », et rien ne change…

C’est très différent avec les étoiles de mer. Même si à l’échelle globale il y aura sans doute encore des millions d’étoiles échouées sur cette plage, le petit geste a tout de même un impact énorme pour quelques étoiles qui auront la vie sauve grâce à l’enfant.

Retrouver le lien sensible avec toute chose

Pour moi, ce conte permet de quitter la zone intellectuelle de l’action climatique ou écologique, celle qui dit « il faut que chacun·e agisse à son échelle, les individus comme les collectivités », car comment rester motivé·e face à l’inaction politique et collective ? Comment ne pas se sentir colibri impuissant avec ses trois gouttes face à l’inaction des grand·es animaux, des puissant·es de ce monde et de tous les autres petits oiseaux qui nous entourent ?

Ce conte m’invite plutôt à revenir dans la zone sensible, ce qui est quotidien et proche, dans la zone du lien et de la relation, dans l’espace du coeur et plus seulement celui de l’intellect et des arguments scientifiques. Par mon lien sensible avec la nature, je peux ressentir que ce déchet trié sera un peu moins de poison dans l’air, que cette eau de javel non utilisée sera quelques brins d’herbes aquatiques épargnés, que ce fromage que je ne mange pas sera un chevreau de moins envoyé à l’abattoir, que cet habit que je n’achète pas sera une heure de moins de travail indécent.

Plus j’approfondis mon rapport sensible et relationnel à tout ce qui est, vivant ou inerte, visible ou invisible, plus je suis consciente qu’absolument chacun de mes gestes compte.

C’est pour cela que je suis convaincue que la sortie de l’inaction (climatique, écologique ou autre) peut se faire de manière simple, en retrouvant le contact avec le vivant : avec les pierres les plantes et les arbres lors d’une balade en forêt, avec les animaux en visitant une ferme ou en caressant un chat, avec nos soeurs et frères humains en retrouvant le lien dans la présence, avec plus vaste que nous en contemplant le ciel ou en ressentant une belle musique…

Agir pour soi, pas pour la bonne cause

Sans tourner à la culpabilité ou à l’obligation, j’agis donc désormais pour moi, car ça me fait du bien à moi de sentir que je suis en lien avec un animal ou une plante ou une goutte d’eau. C’est pour soigner ma propre écologie du coeur, mes propres liens d’interdépendance avec le vivant que j’agis.

A chaque geste, à chaque seconde, je ressens dans mon coeur et dans mes cellules que j’ai un impact, que ça compte. Je sens que de cette façon simple et quotidienne j’ai le pouvoir de choisir l’amour, et je contribue à en ajouter au monde, geste après geste. Et plus j’ajoute de l’amour dans le monde, plus il circule dans mon coeur, et mieux je me sens.

Ça vous inspire ? Laissez en commentaire le premier petit pas possible que vous aimeriez mettre en place après cette lecture !

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— Image par Sophia Hilmar de Pixabay

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4 commentaires

  1. Moi aussi j’aime beaucoup ce conte ! Et je suis complètement d’accord avec toi sur le fait que tous ces petits gestes du quotidien que je fais, je les fais pour la planète mais également pour moi, pour me sentir en adéquation avec mes convictions.
    J’aime beaucoup ton expression, l’écologie du coeur. Mes gestes, si petits soient-ils, construisent mon écologie du coeur ❤️.
    Merci Maëlle pour ce bel article !

  2. C’est en effet un éclairage très intéressant. Pour ma part, lorsque j’accomplis des gestes de Colibri, c’est surtout parce que cela renforce mon auto-estime. Faire ces petits gestes me font me redresser, en miroir de la droiture que l’on ressent lorsqu’on agit conformément à ce que l’on croit. C’est une motivation supplémentaire que d’y ajouter ce que tu présentes.

  3. Juilien Lucie

    Tellement inspirant ! Merci Maëlle !
    Comme toutes choses, ce qui part de soi et du cœur a une portée plus profonde… énergétique !
    Mon plus petit pas ? Ramasser les déchets que je trouve lors de mes balades.

  4. Je ne savais pas que mes touts petits (mais vraiment petits) gestes étaient illustrés dans une jolie histoire d ‘étoiles de mer. Je ne connaissais même pas le conte du colibri.
    Quoi qu’il en soit j’ai toujours fait des petits gestes pour lesquels j’ai souvent passée, au mieux, pour une originale. Mais on fait ça pour soit, être en accord avec ses convictions.

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