Je transmets ce que je suis en train d’apprendre (et vice versa)

En m’observant sur le chemin de l’apprentissage de la méditation, puis de la Communication NonViolente (CNV) et de tout le reste, j’observe que j’ai vachement tendance à éduquer à tour de bras, et que ce que je transmets au quotidien suit tranquillement la courbe de mes apprentissages.

Eduquer pour me détendre…

Au début je faisais ça complètement inconsciemment, en mode « conseils »… Au début de la méditation, voyant les effets de ouf sur moi, je me suis mise à la conseiller à tout le monde. En y regardant de plus près, je comprends maintenant que j’avais simplement du mal à rester à côté d’un être qui souffre ou qui a une difficulté, et que je choisissais le conseil en vue de le soulager, afin que ce soit plus calme pour moi. Aujourd’hui je suis en phase d’apprentissage sur ce sujet : parfois j’arrive à rester avec, et à simplement offrir ma présence, et parfois non, alors je donne des conseils (mais cette fois je me vois faire, ça progresse 🙂 ).

De la même manière, au début de la CNV, enthousiasmée par le processus et la clarté qu’il me donnait (et aussi très agacée par tout ce que je percevais désormais comme des interprétations ou des jugements), je me suis mise à éduquer agressivement « ça c’est pas une observation », « t’as dit un jugement là », ce que d’ailleurs les habitués de la CNV nomme « la phase exécrable ». Petit à petit je gagne en conscience sur ma façon de faire, je comprends que j’ai parfois tendance à éduquer l’autre quand je suis énervée par ce que j’entends (en gros je voudrais changer l’autre, mais je n’y vais pas frontalement en critiquant, moi j’éduque 🙂 ).

Aujourd’hui, quand j’arrive à m’observer, je suis souvent capable de tempérer cet éducateur, en lui donnant simplement de l’empathie, de l’espace, et en lui proposant de se taire.

Transmettre pour apprendre

Aujourd’hui donc, mon éducateur forcené s’est beaucoup détendu… Et en même temps, je vois qu’il reste beaucoup de zones où je continue à transmettre des trucs (j’utilise « transmettre » car il est un peu plus soft selon moi, que « éduquer » qui a vraiment une intention sur l’autre, une volonté de le changer). Autrement dit, même si mon « éducateur » s’est calmé, je continue quand même à transmettre, de manière plus apaisée, mais tout de même, je transmets (bon, parfois même je prêche…).

En y regardant de plus près, je vois que je transmets la plupart du temps ce qui constitue mon apprentissage du moment. Et ça fait vachement sens en fait : en transmettant, je structure mes apprentissages, j’en fais des résumés, des synthèses, des ponts avec tout le reste, j’écoute le feedback et les questions des autres, ce qui me permet de questionner ce que j’ai compris et d’aller plus loin dans l’apprentissage, je pratique en temps réel, et donc petit à petit, grâce à cette transmission, j’avance dans l’intégration de mes apprentissages.

La réciproque est vraie

Je me rends compte aujourd’hui dans mes cours à la fac que je suis bonne pédagogue quand je me souviens de mes propres difficultés, de mes propres erreurs, quand mon propre apprentissage est récent. Les cours où je suis la plus efficace sont paradoxalement ceux que je maitrise le moins. Sur les trucs que je maitrise totalement, la plupart de mes compétences sont inconscientes, et je ne réalise même plus que mes étudiant·es rament, car je ne vois plus les difficultés et j’ai oublié de ralentir dessus. Bon heureusement, de leur côté ça rame fort, et leurs questions permettent de remettre les wagons. Mais quand même, je trouve que ça devient limite sur certains cours que j’ai trop faits.

Le paradoxe de transmettre ce que j’apprends

Ce qui se passe, c’est que je suis en train de transmettre un truc pour lequel je ne suis pas compétente, en tout cas pas tout le temps et pas sur tous les aspects. J’ai encore beaucoup à apprendre, et il y a plein de fois où je sais ce qu’il serait bien de faire mais je n’y arrive pas, bref je suis pas mal incompétente.

Là où je vois le paradoxe, c’est qu’il me semble que c’est justement l’endroit où je vais être la meilleure enseignante, sur un sujet pas totalement maitrisé, où je m’embourbe encore parfois, car ça rend le chemin d’apprentissage crédible et réaliste. En gros je suis en train (avec mes erreurs et mes difficultés) de montrer que le chemin est faisable par un vrai être humain normal, qu’on n’a pas besoin de qualités magiques pour y arriver. Plus je rame et plus je vais pouvoir inspirer toutes celles et ceux qui rament aux mêmes endroits. Sinon j’aurai en face de moi des gens qui disent « ah mais pour toi c’est facile, regarde, pour moi c’est plus dur, car bla bla bla ».

Changement de posture, et détente…

Le truc intéressant aussi, c’est que je change complètement de posture d’enseignement : je ne suis pas une experte qui sait et qui va apprendre aux autres, je suis en apprentissage et je transmets mes difficultés et mes progrès. Ça me demande donc un bon gros changement de posture, de renoncer au pouvoir du savoir et de gagner en humilité, et j’aime beaucoup cette énergie, c’est beaucoup plus doux de dire « je ne sais pas, regardons ensemble, qu’en penses-tu ? ». C’est aussi plus détendant, car chacun·e a désormais ses propres ressources et je ne suis pas la maitresse-sauveuse de tout le monde…

Paradoxe qui n’en est pas vraiment un

Bon, moi j’aime bien la loi d’attraction (sous la forme de Neale Donald Walsch ou Franck Lopvet, pas la version des affirmations positives), et si je l’applique ici voilà ce que ça donne :

  • Je fais quoi : « je transmets un sujet »
  • Ça veut dire quoi : que je sais faire (au moins un peu)
  • Donc je vibre quoi : « je sais faire ce truc »
  • Et donc je reçois quoi : « je sais faire ce truc »
  • Conséquences : je vois dans ma vie ma compétence qui monte

Et ça marche avec tout… Des exemples : comment apprendre à écrire ? en écrivant, et en expliquant aux autres comment faire. A lire ? en lisant et en expliquant aux autres. A faire de la CNV ? en pratiquant la CNV, et en la transmettant. A faire la cuisine ? en cuisinant et en montrant aux autres. La liste est infinie : je fais et je montre ce que je fais est un puissant vecteur de transformation et d’apprentissage. En gros, pour recevoir ce que je veux (ici une compétence), le moyen le plus efficace est de le donner aux autres…

Pratique

Pour pratiquer, je vous propose simplement de prendre un temps aujourd’hui ou dans les prochains jours pour partager à quelqu’un ce que vous êtes en train d’apprendre ou de comprendre, de découvrir, etc. Que ce soit en ayant une discussion individuelle, en écrivant un article de blog, en faisant une vidéo, n’importe quoi, mais partagez avec au moins une personne un truc qui vous tient à coeur sur lequel vous êtes en chemin.

Ça vous inspire ? Laissez en commentaire le premier petit pas possible que vous aimeriez mettre en place après cette lecture !

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