De la douceur dans les habitudes

Aujourd’hui un article court dans le vaste thème qui m’est si cher de la douceur et de la bienveillance envers soi-même. J’ai choisi aujourd’hui de vous raconter comment on peut essayer d’être doux avec soi-même quand on prend une nouvelle habitude, que l’on décide de changer quelque chose.

L’enthousiasme du développement personnel

Le développement personnel c’est formidable, non ? Moi j’aime beaucoup, ça veut dire me remettre en question, questionner des croyances, reconnaître mes limites, faire de nouveaux choix, venir mettre un doigt de pied au-delà de ma zone de confort, grandir un peu plus chaque jour. En pratique, quand je décide de changer ou mettre en place une nouvelle habitude, c’est souvent avec un enthousiasme énorme pour l’objectif associé, le nouveau moi, le changement de vie. Et là se trouve le risque de perdre la douceur envers soi-même, risque qui a été ma réalité sur quelques-uns des changements que j’ai faits dans ma vie.

Le risque, et ses conséquences

Je vais prendre un exemple. Un jour j’ai pris conscience de mon attitude « premier de la classe », à vouloir toujours tout bien réussir, être aimée de tou.tes, à préférer ne rien faire plutôt que risquer l’erreur, et attendre d’avoir la certitude de savoir faire parfaitement avant de me lancer. J’ai pris conscience que cette attitude cachait la peur de l’erreur, celle de ne plus être aimée si je faisais un truc « pas bien », et finalement m’empêchait parfois d’apprendre de nouvelles choses, par peur du risque de me tromper.

Ça m’a fait beaucoup de bien de comprendre ça, et petit à petit je me suis mise à apprendre à me tromper, à bâcler, et rater des choses et à m’aimer telle que j’étais, imparfaite et faisant parfois des bêtises. Et la première « bêtise » que j’ai faite dans cette nouvelle approche c’est justement de poser un jugement sur mon attitude « premier de la classe », et de regarder de haut celle que j’avais été, et d’être parfois sévère dans la critique rétrospective de cette attitude chez moi.

Bon j’utilise le mot « bêtise » pour dire que j’étais critique envers moi-même mais, soyons clair, je le fais avec douceur : c’est tout à fait clair qu’à ce moment là je n’en avais pas conscience et je faisais simplement de mon mieux, portée par l’enthousiasme du changement.

J’étais donc un peu rude envers mon premier de la classe interne, et conséquemment, je n’étais pas non plus très tendre avec celles et ceux autour de moi qui avaient aussi cette attitude, voire carrément en colère par moment, avec vachement de jugements à leur égard.

Un peu de clarté

Et puis un jour, en travaillant la transformation de cette colère en stage de Communication Nonviolente, la lumière s’est faite en moi, et j’ai découvert que je projetais sur ces autres la colère que j’avais contre moi-même et mon premier de la classe interne.

A ce stade là ça a été plus simple, j’ai pu aller écouter cette colère en moi, celle qui aurait bien aimé quitter cette attitude de premier de la classe plus tôt pour pouvoir mieux profiter de la vie et de ses apprentissages. La colère a pu être accueillie, elle a reçu de l’empathie, j’ai écouté ses aspirations profondes et fait le deuil de tout ce qui n’avait pas été comme dans son rêve toutes ces années. Ensemble nous avons accueilli le changement dans ma vie, et l’alignement avec ses aspirations et ce qu’elle souhaite vivre. Bon je dis ça en deux phrases mais ça prend un peu plus de temps évidemment, et ça marche mieux si on est accompagné…

Gratitude

Et ensuite, ce n’est pas fini ! Enfin moi je croyais que si, justement, c’est pour ça que j’ai été surprise de voir que ça tiraillait encore en moi, que j’avais encore de la colère dans le même genre de situations, comme si le problème était entier. Et là j’ai enfin compris qu’il y avait aussi en moi cette ancienne part du premier de la classe, celle qui a fait de son mieux toutes ses années et a quand même appris des trucs et m’a menée jusqu’ici. Et que je l’avais complètement oubliée celle-là…

J’ai fini par réaliser que cette part se sentait abandonnée et laissée sur le chemin de ma vie sans reconnaissance pour ce qu’elle avait fait. J’ai pris la mesure que cette part (l’ancien moi premier de la classe) se sentait comme une vieille chaussette dans ma vie, poussée sur le côté car elle gène, regardée avec mépris, sans reconnaissance pour ce qu’elle avait fait. Et c’est pour ça que ça tiraillait à fond car la violence interne c’est hyper douloureux pour moi et hyper pas mon rêve.

Mon rêve c’est la douceur interne et aimer tout ce que je suis sans condition. Cette part avait donc besoin d’être accueillie en moi, que je reconnaisse qu’elle avait fait de son mieux avec les moyens du moment et que je lui offre ma douceur, ma bienveillance et ma gratitude pour avoir fait de moi celle que je suis aujourd’hui.

La reconnaissance de tout cela, puis la gratitude pour l’ancien moi a été pour moi le bouclage de la boucle, l’apaisement final : remercié et accueilli avec tendresse, mon premier de la classe s’est apaisé, a laissé la place à la suite, et fait désormais partie de moi d’une autre manière.

Pour conclure avec l’exemple

Cet exemple a été assez long et complexe pour moi, car pendant longtemps je n’avais pas du tout conscience de la façon dont j’avais effectué le changement dans ma vie, de la violence que j’avais inconsciemment causée en moi. La prise de conscience a été plutôt longue, elle s’est faite lorsque j’ai transformé petit à petit des symptômes inexpliqués dans ma vie : colère incompréhensible, tiraillement interne sans raison apparente.

Il m’a fallu du temps pour rester avec ce qui se vivait en moi, pour traduire ce qui s’y passait, et à plusieurs reprises j’ai été accompagnée pour le faire. Au final j’y gagne une clarté plus générale et une prise de recul un peu vaste sur tout le domaine du développement personnel et du changement.

Pour généraliser

C’était un exemple avec un changement d’attitude, mais j’ai réalisé que c’est la même chose avec un changement d’hygiène de vie (sport, modification alimentaire) ou tout autre changement d’ailleurs, à l’échelle individuelle comme au-delà.

Aujourd’hui, ce que je tente de faire, c’est directement tout cela en évitant la phase de colère contre moi et l’absence de douceur. Quand je change quelque chose en moi ou dans ma vie, je tente de le faire en conscience et d’avoir de la gratitude pour tout ce que j’ai été jusqu’ici. Grâce à cela, je ne laisse pas un bout de moi sur le côté comme un vieux débris, et c’est doux pour moi, car mon expérience c’est que tous les bouts de moi aspirent à être reconnus et aimés pour ce qu’ils sont, et que ce qui est bon pour moi c’est de ne pas les rejeter mais les inclure en moi, avec douceur et tendresse amusée.

Tout ceci rejoint l’idée de m’aimer moi-même dans ma globalité. Je fais du coup un peu plus attention à ma posture face au développement personnel, à l’amélioration de soi, à l’accompagnement des blessures :

Ça vous inspire ? Laissez en commentaire le premier petit pas possible que vous aimeriez mettre en place après cette lecture !

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4 commentaires

  1. Est-ce que ça ne peut pas également s’inscrire dans le sillage du quatrième toltèque ? (ben oui, c’est ma marotte ;). Si on considère qu’on fait toujours de son mieux, alors ce qu’on a fait précédemment était le mieux qu’on pouvait faire à l’époque, et ça mérite considération à ce titre ?
    Bon en tout cas, je suis tout à fait d’accord avec toi !

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